PRÉSENTATION DE '' LA FABULEUSE ODYSÉE DE DIOMAYE'' DE MOUSSA GNING
CÉRÉMONIE DE DÉDICACE DU LIVRE
LA
FABULEUSE ODYSÉE DE DIOMAYE DE
MOUSSA GNING
AU CENTRE CULTUREL BLAISE SENGHOR DE
DAKAR
LE VENDREDI 22 SEPTEMBRE 2023 À 16H
PRÉSENTATION DU LIVRE
Je
voudrai m’adresser à vous à hauteur d’homme. Je voudrai m’adresser à vous avec
ce que j’ai de plus sincère, c’est-à-dire avec mon cœur ; oui avec mon
cœur, car l’esprit peut être tordu mais le cœur est toujours sincère. C’est
pourquoi, je ne vais pas puiser mes idées de mon esprit mais plutôt de mon cœur
qui se trouve être la pompe de mon sang, ce sang sacré dans lequel j’ai trempé
ma plume pour vous sortir les mots que je suis en train de vous lire.
Dans
ce sillage, j’écrivais ceci : « Quand
on écrit, il faut écrire avec le cœur car c’est l’esprit qui réfléchit mais
c’est le cœur qui sent. Or, l’écriture c’est le récit de l’expérience des
choses vécues, ressenties. Quand on écrit, il faut écrire avec le sang, c’est
le sang qui irrigue notre corps. C’est parce que le sang circule dans notre
corps que nous ressentons. Le cœur est le siège des idées ! »
Mesdames
et messieurs, c’est avec la plus grande sincérité que je voudrai présenter ce
livre de mon frère et ami Moussa Gning intitulé La fabuleuse odyssée de Diomaye, pour répondre à l’honneur qu’il
m’a fait. Je suis sûr et certain qu’il ne manque pas dans cette salle des amis
et/ou collègues de l’auteur plus aguerris que moi pour s’acquitter de cette
tâche.
Honorables
invités, ne vous attendez pas à ce que je vous raconte l’histoire contenu dans
ce livre. Je ne suis pas là pour retracer le périple de Diomaye. Moussa Gning
l’a déjà très bien fait, lui dont l’imagination féconde a donné ce récit. Mais
je voudrai vous faire une analyse des thèmes qui m’ont le plus marqué dans ce
roman et qui doivent tous nous faire réfléchir parce qu’étant des sujets qui
nous interpellent en tant que Sénégalais, Africain et en tant qu’être humain.
Ce
livre de Moussa Gning, composé de seize (16) chapitres, met en exergue un certain
nombre de thèmes qui ont marqué les premières générations de romanciers
sénégalais et africains et qui continuent de préoccuper les générations
d’aujourd’hui. Parmi ces thèmes, je peux citer : le conflit entre
tradition et modernité, la pression sociale, la place de la femme dans la
société, les gaspillages dans les cérémonies familiales, le rôle de
l’enseignant, la conception de la réussite sociale, etc.
D’abord,
il faut mentionner que dans ce livre cohabitent la tradition et la modernité.
Je peux dire que l’auteur de La fabuleuse
odyssée de Diomaye est, dans une large mesure, un traditionnaliste, un
conservateur de la tradition, des valeurs ancestrales qui constituaient jadis,
les solides fondements de notre société. Pour autant, il ne manque pas d’avoir
un ton révolutionnaire que je considère comme étant une ouverture à la
modernité. Il ne se cantonne pas dans un passé révolu, c’est-à-dire dépassé par
une modernité qui tente toujours de se définir et de redéfinir l’humain, mais
il est ouvert à l’avenir porteur de progrès.
Moussa
Gning nous fait le récit d’un jeune villageois, Diomaye, très intelligent du
reste mais dont les conditions familiales ne prédestinaient pas à un destin
reluisant. Cette odyssée de Diomaye débute dans le village de Ndiangoune, éponyme
de Ngoundiane d’où est originaire l’auteur lui-même. Ngoundiane un grand
village sérère qui, selon Moussa Gning, « se trouve, vers l’Ouest du pays. C’est un village qui n’est pas assez
grand, mais qui n’est pas trop petit non plus. Tel un nid d’oiseau, il est
encadré dans le feuillage. Par conséquent, à quelques encablures du village, on
est fasciné par la verdure. En effet, il est bordé d’arbres de tout genre, mais
principalement de margousiers. Dans les places publiques, comme dans les
maisons, on peut observer des baobabs parmi les arbres. On eut dit une forêt
classée. C’est de la beauté à l’état pur. » (p.12)
Dès
lors, l’éducation traditionnelle y côtoie la culture de la modernité à travers
l’école française. Il faut certes épouser le progrès mais auparavant, il faut
s’enraciner dans son terroir et dans sa culture. C’est ce que le père de
Diomaye, Modou Diogoye, a compris, lui qui veut que son fils entre dans la case
de l’homme ; qu’il fasse le « Ndut » pour devenir un homme courageux
et sage. Mais cette épreuve de la case de l’homme se heurte à la nécessité de
laisser Diomaye poursuivre tranquillement son cursus scolaire sans perturbation
d’autant plus qu’il est un excellent élève en classe de Terminale et doit faire
le Bac dans quelques mois. Pour le père de Diomaye qu’on a essayé de convaincre
de ne pas interrompre le cursus scolaire de son fils pour une pratique
ancestrale que la religion et la modernité semblent bannir, « Le Ndut est un évènement rituel, une
initiation liée à la culture sérère. Il est le trait d’union entre l’enfance et
l’âge adulte. C’est un rite qui prépare le jeune garçon à devenir un homme. Un
vrai homme. Le terme Ndut renvoie à la métaphore du nid. C’est un lieu qui se
trouve dans la brousse, loin du regard des femmes. On est dans le domaine de
l’herméneutique, du secret et du sacré. C’est un rituel de passage, une école
de la vie. La meilleure école ! C’est un moyen d’éducation et de formation
des enfants ? On n’y inculque à l’enfant des valeurs cardinales ainsi que
toutes sortes de vertus. » (p. 33)
L’auteur n’a pas manqué
de souligner dans son livre l’organisation sociale qui existait dans notre
société traditionnelle, surtout le rôle dévolu à l’homme et celui que doit
jouer la femme. Pour Moussa Gning, chez les hommes, « c’est la sagesse, la grandeur et la responsabilité qui sont de mise. On
parle doucement, on ne sourit qu’à chaque fois que l’occasion se présente.
L’homme ne doit guère passer son temps à rire, dit-on. Sinon, il est considéré
comme une femme. » (p. 27)
Quant aux femmes, elles
doivent être soumises à leurs époux. Les difficiles conditions de la femme dans
notre société sont liées à la posture que celle-ci doit avoir dans la relation
conjugale. Elle doit être une machine à tout faire, à tout accepter pour avoir
des enfants bénis. La bénédiction de la progéniture de la femme a pour
fondement la patience et l’endurance basées sur des souffrances interminables
qui clouent cette âme sœur, pourtant moteur de toute société, au plus bas de
l’échelle sociale avec de maigres chances d’épanouissement. Mais « Ce qui est même étonnant dans tout ça, écrit
l’auteur, c’est que la femme se plait
dans ces conditions d’existence. Elle s’assujettit à son époux. Son seul Salut
se trouve dans le bonheur de son mari. Elle est une femme soumise sans réserve.
La femme prend son époux pour un saint dont il faut satisfaire les besoins. Et
cela, chaque femme doit le savoir et le pratiquer comme les sourates de la
prière. » Moussa Gning poursuit sa réflexion pour démontrer que
« …la femme est reléguée au second
plan. Au foyer. Il suffit juste d’assurer les tâches domestiques, sans
faille ; d’enfanter tous les deux ans…et de se mettre exclusivement au
service de son époux. » (p. 37)
Pour autant, Moussa Gning
milite en faveur d’une meilleure considération de la femme dans la société. Il
magnifie sa grandeur et sa beauté, mais surtout vante ses mérites. La femme a
beaucoup de mérite que la société ne lui reconnait pas toujours. C’est en ce
sens que je suis particulièrement séduit par ces propos élogieux de l’auteur,
en l’honneur de la femme, que je voudrais partager avec vous. Moussa Gning
nous dit : « Par-dessus tout, il faudra
reconnaître le mérite de la femme. Au-delà de son rôle de mère protectrice,
elle se singularise par sa bravoure et son courage. Dès les premiers chants du
coq, elle a déjà pris congé de son lit pour les besoins des tâches ménagères.
Il lui faut chercher de l’eau, balayer la cour de la maison, avant de préparer
le petit déjeuner pour la famille. Tout, avant le réveil des autres. Gardienne
du foyer, elle n’attend rien de son époux. Néanmoins, elle ne rechigne jamais.
Disposée et disponible ; docile et habile, elle est un jardin de vertu qui
ne veut point défaillir et faillir à sa mission. C’est pourquoi leurs époux les
aiment beaucoup et les chérissent énormément. » (29). N’est-ce
pas là, chère assistance un hymne à la femme, « mère protectrice, sève nourricière l’humanité ».
L’odyssée
de Diomaye a permis aussi de mettre en exergue les multiples gaspillages lors
des cérémonies familiales. En effet, nous sommes dans une société du paraître,
de l’apparence, du « voyez-moi » et dans ce qu’on appelle aujourd’hui
le buzz. Chacun veut prouver au reste de la société qu’il fait partie des
nobles. Ce que nous épargnons durant de dures années de labeur est bazardée en
une soirée de cérémonie familiale où l’opulence côtoie l’insensé et le néfaste
lors de fêtes qui seront suivies de dettes, de carence de l’essentiel et de
lamentations. Ainsi s’esclaffe l’auteur : « Ah ! Les cérémonies familiales. Quelle épine aux pieds des
habitants de la contrée ! Le comble est que c’est une zone où la
population vit une misère ineffable à cause de la pauvreté. Les parents
n’arrivent point, ou du moins arrivent difficilement à joindre les deux bouts.
En effet, les mariages, les baptêmes, les deuils – entre autres – demeurent des
moments choisis par la gent féminine, surtout, pour se faire voir et montrer
aux autres qu’elles ne sont pas n’importe qui. Bijoux en or, tissus de classe,
téléphones portables sont étalés aux yeux de tous avec fierté. C’est le fameux
‘’défanté ‘’ en marche. Ce sont plusieurs millions dépensés par des
pauvres, endettés jusqu’à la moelle des os. Absurde ! » (pp.
25-26).
Sous
un autre registre, l’auteur aborde aussi la question du système éducatif
sénégalais, des enseignants et de leurs relations avec les élèves. Il n’a pas
manqué de souligner les problèmes qui gangrènent l’école sénégalaise qui jadis
était un creuset de valeurs telles que « …le culte du travail, le sens du patriotisme, le respect mutuel, la
discipline, l’honnêteté, entre autres. » Ainsi, de nos jours « ce qu’il faut constater, pour le regretter, selon
Moussa Gning professeur de Lettres modernes,
est que l’indiscipline en milieu scolaire a atteint des proportions aussi
inquiétantes qu’alarmantes. L’espace scolaire est devenu un terreau fertile à
toute sorte de démence. Les enseignants ne sont plus en sécurité. Ils sont
victimes, le plus souvent, d’agressions morales, comme physiques. Souvent
menacés ou vexés, ils sont vulnérables. » (p. 76)
Selon
l’auteur de La fabuleuse odyssée de
Diomaye, c’est l’éducation de base des élèves qu’on doit indexer. Celle-ci
est défaillante à cause de la démission des parents. Secoués par la conjoncture
difficile et la course à l’accumulation économique, financière et matérielle,
bref obnubilés par la réussite sociale, les parents n’ont plus de temps
matériel à consacrer à leurs enfants. Ces derniers sont devenus, de nos jours,
à l’ère de la famille nucléaire, ce que j’appelle des orphelins aux parents
vivants. En réalité, nos enfants sont orphelins de nous. Tout cela fait que
« Les élèves d’aujourd’hui excellent
dans l’insubordination caractérisée. Faute d’éducation de base solide, ils sont
au centre de tous les problèmes de l’école. Ils ne vouent aucun respect ni à
leurs camarades ni aux enseignants, encore moins à l’administration.
L’enseignant n’est plus un mythe à leurs yeux. Mais plutôt, il apparait comme
un moins que rien. » (p. 76).
En
tant qu’enseignant, Moussa Gning n’a pas manqué, à l’instar de Mariama Ba,
remarquable et admirable romancière sénégalaise, de rendre un vibrant hommage à
ses collèges. Ces soldats de la transmission du savoir jouent un rôle plus
qu’important dans la formation des citoyens et des élites de notre pays. Pour
l’auteur du jour, « L’enseignant
reste un infatigable soldat du savoir que l’on trouve dans les coins les plus
reculés et dans les villages les plus retirés. C’est un homme qui use et abuse
de sa matière grise afin de former lumineusement les bouts de bois de Dieu
chers à la nation. C’est un soldat qui, contre vents et marées - travaille
inlassablement avec amour et noblesse, volition et renoncement – juste pour
façonner ceux-là qui portent en eux-mêmes l’avenir du pays. L’enseignant n’est
pas n’importe qui, mais n’importe qui n’est pas enseignant. Pour être de cette
corporation, il faut être patriote, prêt à servir son pays sans se servir. Ce
qui est plus frappant chez l’enseignant est que, pratiquement, il est un des
rares fonctionnaires qui se trouvent à son lieu de travail à huit heures pour
ne le quitter que lorsque la cloche sonne. C’est un fabricant d’hommes auquel
chaque individu doit respect et considération. Honneur aux enseignants ! »
(pp. 74-75)
En
définitive, l’histoire de Diomaye doit nous apprendre que tout est possible
dans la vie à force de travail, de persévérance et de confiance en soi. Elle
nous apprend aussi que l’éducation est le moteur de toute réussite. Que ce
n’est pas parce qu’on appartient à une famille modeste qu’on ne peut pas
réussir dans la vie, que le sommet de l’échelle sociale n’est pas réservé
seulement aux enfants des riches.
Diomaye
a eu une belle odyssée. Il est parti de rien et a atteint les sommets de la
réussite sociale dans un monde qui n’est pas toujours tendre avec nos objectifs
et nos ambitions, dans une société qui nous tend plus de pièges que de ponts
pour accéder et/ou pour demeurer dans la cour des grands. C’est dire aussi que l’éducation est l’un des domaines les plus
démocratiques. Tout le monde est intelligent. Il suffit juste d’avoir, à côté
de la chance, beaucoup de volonté et de détermination, pour réussir à l’école.
Tout est possible, réalisable tant que nous avons confiance en nous-mêmes et
acceptons d’être généreux dans l’effort. Tous les modèles de réussite sont des exemples de volonté, de
détermination, de persévérance, de courage, d’enthousiasme, de constance dans
l’effort et de discipline à l’instar de Moussa Gning pour qui :
« quelles que soient les difficultés
[…] la volonté de réussir et la détermination
suffisent à tout. » (p. 89)
Vous
me permettrez, auguste assemblée, avant de terminer ma communication, de mener
une réflexion personnelle autour du livre, du savoir et de l’éducation dans un
monde qui développe de plus en plus une hostilité vis-à-vis de la connaissance.
Cette réflexion est pour moi une manière de recommander le livre de Moussa
Gning.
À l’ère d’une civilisation marquée par l’écran, le support électronique et
virtuel, à travers Internet et les TIC (Technologies de l’Information et de la
Communication), le livre demeure
toujours encore un moyen non négligeable pour la formation de l’esprit et la
transformation sociale. Dans un contexte dominé par l’argent, le bien
matériel, la recherche effrénée du profit, la promotion du corps et de son
cortège de plaisirs, bref dans un monde en crise de valeurs parce qu’en crise
de sens, le culte de l’esprit, à
travers le livre et la lecture, demeure un refuge incontestable pour ceux qui
veulent s’inscrire dans la lignée des hommes de valeurs et vertu, de culture et
de sagesse.
La lecture permet d’acquérir un capital culturel, moral et intellectuel qui
peut nous aider à faire face à certaines difficultés de la vie et à relever
certains défis de l’existence humaine. Ne pas lire, c’est ne pas accéder à l’argument. Or, si on n’a pas
d’arguments, on ne peut pas convaincre et inspirer les autres. C’est
dans cette lancée que la romancière sénégalaise Aminata Sow Fall s'exprimait ainsi : « Au Sénégal, il est urgent d’encourager la
lecture, car elle forme les esprits et modèle les âmes. On me dit toujours
que les enfants ne lisent plus, mais même les professeurs ne lisent plus. Le
livre doit être plus accessible ».
C’est pourquoi, j’invite les élèves et étudiants ici présents, à fréquenter
les livres, car une bibliothèque,
avant d’être décorative, doit d’abord être utilitaire.
L’homme est un être de culture et de connaissance. Le savoir est
fondamental dans la vie humaine. Il constitue la sève nourricière de l’esprit.
Il est une guidance pour ses actions. C’est la lumière qui éclaire la vie de
l’homme. L’importance du savoir met en relief la centralité du livre et de la
lecture dans une société où la tradition de l’oralité et l’obsession du
numérique dominent encore. Pour
moi, le livre constitue l’un des témoignages les plus remarquables de notre
passage sur terre. Il permet de fixer le savoir et de le transmettre de
générations en générations à travers le temps et l’espace.
C’est dans ce sens que feu Amady
Aly Dieng écrivait : « Le livre constitue une victoire
des hommes sur le temps et sur l’espace. Le livre peut être transmis des
anciennes aux nouvelles générations. C’est un combat de gagner sur le temps
destructeur […] En définitive, le livre est un instrument
efficace pour lutter contre la mort. Les écrivains continuaient à vivre parmi
les vivants ».
Seulement, avant de mourir, le doyen Amady Aly Dieng nous mettait en garde contre le
désintéressement de notre peuple vis-à-vis du savoir, du livre et de la lecture
au profit des activités festives. Je le cite encore : « Les livres
sont aujourd’hui lacérés, déchirés, passés à la lame de rasoir ou volés. Les
criminels culturels se multiplient sans qu’on puisse les aligner devant des
poteaux d’exécution ».
La passion est un mobile d’action et un pont qui mène vers la grandeur.
Pour le philosophe allemand Hegel,
« Rien de grand ne s’est effectué dans ce monde sans passion ».
C’est avec cette passion qu’on doit s’engager dans la quête du savoir. Dès
lors, les trajectoires humaines se
dessinent à partir des choix et des orientations de vie, autrement dit des
valeurs auxquelles on aspire. Le sens de la vie réside en partie dans le service à la communauté.
Chers jeunes, dans la vie, rien ne
s’obtient sur un plateau d’or. Il faut toujours se battre pour être, pour savoir
et pour avoir, dans le courage et la dignité.
Il faut se mettre en tête, très tôt que la quête de la connaissance n’est pas une -course de vitesse mais un
marathon. Elle s’inscrit
dans la durée et demande de l’endurance et de la patience. La conquête du savoir
s’accompagne de beaucoup de sacrifices et de multiples privations. La lecture
demeure une activité qui ne peut se réaliser que dans la solitude et dans la
souffrance. Or, nous sommes dans une société qui a la culture du palabre et de
la facilité.
La voie de la connaissance rime aussi avec la voie de l’excellence.
Et l’excellence nous élève vers
les hauteurs. Elle nous place au sommet de la pyramide. Et à l’instar du
général de Gaule, je dirai
« J'aime les hauteurs. C'est moins encombré ». C’est la raison
pour laquelle je suis parfaitement en phase avec le professeur Alioune Diané quand il
écrit : « L’excellence se conquiert par l’effort permanent, la
solitude, les contraintes, les privations et surtout par la lutte contre cet
extérieur agressif dont nous parle Cheikh Hamidou Kane ».
Seulement, il me faut rappeler, si rappel m’est permis, que dans un
contexte où notre système éducatif connaît des crises sans précèdent, qui se
manifestent par une baisse généralisée du niveau des apprenants et aussi de certains
enseignants, l’école doit être
replacée au cœur de ses missions d’éducation, d’instruction et de formation de
citoyens dignes, intègres et compétents, pouvant constituer le levier du
développement. Et pour cela, j’ai la même conviction que le professeur Buuba Diop qui, lors de la
cérémonie officielle de clôture de la Journée internationale des Enseignants,
dont il était l’un des parrains, célébrée le 27 décembre 2016 au Théâtre national Daniel Sorano
disait : « L’éducation, la recherche et la culture sont au début,
avant le début, elles sont à la fin, après la fin ».
Je crois fondamentalement à l’éducation et à la formation, parce que je
suis persuadé, comme Nelson
Mandela que « L’éducation est le grand moteur du
développement personnel. C’est par l’éducation qu’une fille de paysans devient
médecin, que le fils d’un mineur peut devenir directeur de la mine, qu’un
enfant d’ouvrier agricole peut devenir président d’une grande nation. C’est ce
que nous faisons avec ce que nous avons et non ce qu’on nous donne qui fait la
différence entre les gens. »
Mesdames
et messieurs, Jean-Jacques Rousseau disait : « Il faut toujours se faire attendre mais il ne faut pas toujours tout
dire. Celui qui dit tout dit peu de choses car à la fin on ne l’écoute
plus ». J’espère que je n’ai pas tout dit et qu’on m’écoute encore.
Mon objectif était simplement de montrer l’intérêt du livre de Moussa Gning et
de le recommander à tous ceux qui présents dans cette salle.
Je
vous remercie de votre aimable attention !
Ngor
DIENG
Philosophe
Psychologue conseiller
Écrivain
Tel : 77 313 52 95
E. mail : ngordieng@gmail.com
Commentaires
Enregistrer un commentaire