OBAMA ET LES CELLULES SOUCHES EMBRYONNAIRES, NOUVEL EPISODE DE L’HEGEMONISME AMERICAIN DANS LE DERNIER ORDRE BIOTECHNOLOGIQUE MONDIAL DE IBA FALL
L’homme est un animal doué de raison. Il a été créé à l’image de Dieu. La race mortelle des hommes a la part d’un dieu. L’intellect en nous est un dieu.
Seule
créature divine étant consciente de son existence et de l’existence du monde,
l’homme pense son existence, celle du monde et celle de Dieu. Il est capable de
création, de transformation et de sublimation.
A
côté de la réalité qui est le plus souvent dure à vivre pour la race humaine,
l’homme peut se permettre de rêver, de se créer son monde pour prendre un peu
congé de sa condition humaine, des grandeurs et misères du genre humain.
C’est
pourquoi, le rêve et l’utopie occupent une place importante dans la structure
mentale de l’homme et jouent un rôle non négligeable dans l’équilibre
existentiel de l’humain.
Le
rêve de grandeur n’a jamais quitté l’homme. D’ailleurs, il lui a volé son
paradis. Ce qui lui a valu ce passage sur terre.
A
toutes les époques, dans toutes les contrées de la planète et dans toutes les
civilisations, l’homme a toujours cherché à égaler Dieu, à se vêtir de son
manteau divin pour s’adjuger des privilèges divins liés à l’autonomie, à la
liberté, à l’immortalité, à l’éternité et à la suffisance.
C’est
dans cette perspective que, les sciences et techniques aidant, l’humanité est
arrivée à un degré où elle a le souci de s’exempter de la maladie, de la mort
et même de s’exiler vers d’autres planètes.
Les États-Unis, première puissance mondiale semblent donner le ton dans cette quête
et ou cette volonté de puissance. Voilà plus d’un siècle que la stratégie
hégémonique américaine polarise les orientations de la géostratégie mondiale.
Après la guerre des étoiles, la conquête atomique, la ruée vers le nucléaire et
l’uranium, notre époque a sonné l’heure de la biotechnologie et de la
bactériologie.
Prenant
prétexte de la signature, par le président américain Barack Obama en mars 2009,
c’est-à-dire seulement quelques semaines après sa prestation de serment comme
44ème président des États-Unis, du décret portant suppression de la
loi restrictive sur la subvention et l’encouragement des recherches sur les
cellules souches embryonnaires par l’État fédéral, l’auteur Iba Fall, engage
une réflexion autour de la problématique de la maîtrise de l’homme dans toutes
ses dimensions, une telle volonté de contrôler l’humain étant portée par les États-Unis et toutes les autres nations qui aspirent à la superpuissance
mondiale.
Dès
lors, la signature de ce décret sonne l’ère de la libéralisation de la
recherche sur les cellules souches embryonnaires en vue d’allonger voire de
déporter la création de la vie dans des laboratoires et autres lieux de
sciences et de technologies.
En
réalité, ce livre traite des questions fondamentales du clonage humain, de la
jouvence, de l’eugénisme, de la robotique, de la création in vitro qui
sous-tendent une certaine volonté humaine d’immortalité et d’éternité.
Cette
volonté humaine déclarée de manière explicite par Descartes depuis le XVIIème
dans sa volonté de faire de l’homme comme maître et possesseur de la nature et
par conséquent de la vie, a pris des tournures qui risquent de porter préjudice
à la race humaine en s’attaquant frontalement à sa sacralité.
Au
XXème siècle, Hitler a parlé de la race aryenne et manifesté la volonté
d’épurer la race humaine par l’extermination du peuple juif.
La
question des cellules souches embryonnaires demeure une notion stratégique dans
son lien, à la fois, à la géostratégie, aux projets militaires, au nouvel ordre
mondial, bref au cocktail devant nourrir l’hégémonisme américain.
Pour
l’auteur : « Après la conquête
spatiale, la course vers l’énergie atomique puis l’ère nucléaire et chimique,
l’humanité s’emballe vers l’ordre biotechnologique qui sera plus utopiste que
rationnel, plus magique et fantastique que réaliste. L’ère biotechnologique
consacrera l’avènement des armes bactériologique-occultes. Les humanités y
seront moralement torturées par de multiples impiétés scientifiques aux
antipodes de toute valeur morale imaginable. » (p.23)
Le
dernier ordre mondial sera biotechnologique, fantasmagorique et diabolique. Il
consacrera la « réalisation » des techno-prophéties eschatologiques
qui dépasseront de très loin l’entendement humain. Il ne sera pas une
pot-humanité, mais plutôt la fin des fins. Toutes les ruptures épistémologiques
incessantes et incontrôlables de notre temps viennent conforter la
superpuissance des sciences dites « du futur » qui ne sont plus à la
mesure de l‘Homme. Celui-ci, pour être alors au rythme des prouesses du génie inventif
humain, va devoir défier de façon pratique tous les déterminismes
métaphysiques, physiques et biologiques.
Encore
faut-il le rappeler, les cellules souches sont considérées comme les fondements
des « thérapies du futur » et le point de départ de la fameuse
question de « l’amélioration de l’homme ».
Les
Etats-Unis passent, à travers le geste de leur président, de la conquête
spatiale à une « conquête biologique » ou des cellules souches plus
acharnée et pleine d’enjeux variés.
Les
robots ne seront-ils pas réellement nos prochains voisins « tant
attendus » : des sortes d’extra-terrestres fabriqués s’interrogent
déjà des scientifiques. Ils bâtiront les maisons pour les hommes et fourniront
des tâches impossibles, de l’avis d’autres aventuriers !
Mais
les rebots devront bientôt assurer le statut de « nouvelles
humanités », susceptibles de coloniser même leur maître : l’homme.
Une telle idée est depuis longtemps dans l’esprit de certains scientifiques
« aventuriers » et adeptes inconditionnels du « monde des robots
intelligents »
D’aucuns
voient les robots comme les prochains et éventuels « enfants
culturellement inventés » et dont le lien biologique doit se traduire
bientôt grâce à des couplages techniques, tandis qu’un autre groupe restreint
envisage l’idée qu’ils « pourront être nos héritiers un jour ».
Le
rêve scientifique dépasse à cet égard toute proportion éthique, du respect à la
sacralité de la famille et de ses fonctions traditionnelles aux structures
connues de la psychologie humaine.
Comprenez
alors qu’au-delà de leurs apparences, ces robots bénéficient d’une
« intelligence » améliorée et améliorable « à l’infini ».
Il s’agit, dans un futur proche, de « donner au robot toutes les facultés
humaines » et leur faire jouer des rôles sentimentaux et familiaux
jusque-là inaccessibles.
Est-ce
que les extra-terrestres ne sont pas ce que les hommes feront demain de leurs
robots ?
Vous
conviendrez avec moi, mesdames et messieurs, que la Raison humaine semble être
confinée aujourd’hui dans un destin éminemment scientiste. La « raison
scientiste » en question, au lieu de considérer le champ axiologique comme
un espace de grandeur où se bonifie le genre humain et se mettre en question,
considère celui-ci plutôt comme l’autre de la raison épistémologique, un frein
à l’avancée des sciences. Pour cela, les courants défenseurs des valeurs
éthiques sont aujourd’hui caricaturés et mis dans le pseudonyme de « bio
catastrophisme ».
L’ambition
fantastique des scientifiques est « d’inventer » à la mesure de ce
que la biotechnologie synthétique, et ses variables par ailleurs permettent de
rêver.
Ainsi,
nous pouvons noter que le rêve surhumain de l’homme alimente toutes ces
problématiques autour des cellules souches qui ont une visée thérapeutique et
une vocation d’immortaliser l’homme.
Mais
faudrait-il laisser les ambitions de la science uniquement entre les mains des
scientifiques ? Si de telles ambitions sont réalisées, qu’en sera-t-il de
l’humaine condition ? La sacralité de la vie à laquelle nous faisions allusion
au début de notre propos ne sera-t-elle pas gravement atteinte ? L’identité
de l’homme n’est-elle pas menacée ? L’humanité n’est-elle pas en train d’assister,
de manière impuissante, à la fin des temps ?
Toutes
ces questions ne doivent pas échapper à la loupe d’un intellectuel. C’est ce que
l’auteur Iba Fall a compris en s’investissant dans une aventure intellectuelle
où aucune question essentielle n’est épargnée, de la crise de la socialisation
au Sénégal à la problématique de la souffrance des populations liée à
l’exploitation des ressources naturelles en passant la polémique sur les
cellules souches embryonnaires.
Ngor DIENG
Philosophe/Psychologue
conseiller
Dakar,
le 11 janvier 2019
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