L'ARME DU SAVOIR
« Je
remercie mes père et mère de m’avoir procuré le bonheur de fréquenter les bancs
de l’école. Je remercie tous mes maîtres de m’avoir arraché des ténèbres de
l’ignorance et fait découvrir les joies et les délices de la connaissance ».
Maître Sidiki Kaba :
L’avenir des droits de l’homme en Afrique de l’Ouest à l’aube du XXIème
siècle.
Dieu créa par le verbe. Le verbe divin est pouvoir, sagesse
et connaissance infinis. La création passe par le savoir. Dieu est le savoir en
soi. Il a insufflé à l’homme une parcelle moléculaire de sa science certaine et
infinie. L’intellect en nous est un dieu. La race mortelle des hommes a la part
d’un dieu. En chaque homme dort un Prométhée. Il suffit juste de le réveiller
et de le guider pour le voir en œuvre.
La quête de la science n’est pas une course de vitesse
mais un marathon. Elle s’inscrit dans la durée et demande de l’endurance. Elle
se fait dans le temps et exige de la patience. Elle fait appel à une volonté de
sortir des ténèbres pour contempler la lumière. Il s’accompagne d’un souci de
s’améliorer qualitativement pour jouer pleinement son rôle d’être raisonnable.
La quête du savoir s’accompagne aussi du souci de
l’excellence. L’excellence place l’homme au-dessus de la masse. Elle le libère
de l’encombrement, de la boue de l’opinion commune. Cultiver l’excellence, surtout
dans la quête du savoir, c’est nourrir l’ambition de se hisser aux sommets. Il
s’agit d’un effort pour accéder aux hauteurs et pour s’y maintenir. Le Général De
Gaule avait raison de dire que : « J’aime les hauteurs. C’est moins encombré ».
Selon le professeur Alioune Diané, du département de
Lettres modernes de la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de l’Université
Cheikh Anta Diop de Dakar, « L’excellence
se conquiert par l’effort permanant, la solitude, les contraintes, les
privations et surtout par la lutte contre cet extérieur négatif dont nous parle
Cheikh Hamidou Kane »[1]. Il ne peut pas y avoir de
savoir sans travail ardu et sans souci d’excellence.
Le savoir place l’homme au sommet de l’échelle des
créatures. Il fait la noblesse du genre humain. Il exprime le pouvoir et la
grandeur de la race humaine. L’homme est un être de culture, et le savoir en
est le soubassement. L’homme a conscience de lui-même, connaît et comprend le
monde et les phénomènes, maîtrise et dompte les autres créatures, commande son
prochain grâce au savoir. « La plus grande école du commandement
est la culture générale »
disait encore le géant Général, Charles De Gaule.
Le savoir se gère, s’entretient et se transmet par
l’enseignement. L’homme a cette destinée singulière de se cultiver et de se
moraliser par l’art, la science, la culture et la religion grâce à l’éducation.
« Assurez le triomphe de la raison, disait
Georges Palante, éduquez les
intelligences et les volontés : l’injustice, la misère, et la révolte
disparaîtront. »[2]A la naissance, l’homme
constitue une forêt dense et touffue. C’est une forêt presque sauvage et non
encore explorée. Cette forêt a besoin d’être domptée pour se servir et servir
l’Humanité. Pour cela, l’éducation constitue le bulldozer le plus puissant pour
percer cette forêt amazonienne que constitue l’homme. L’éducation est donc une
arme indispensable pour humaniser l’homme et transformer le monde. Nelson Mandela
avait raison de dire que « L’éducation
est l’arme la plus puissante pour changer le monde ».
Les civilisations et les cultures humaines se
transmettent de génération en génération grâce à l’enseignement. Les savoirs
humains se conservent grâce à l’écriture et à la raison orale. Le plus grand
trésor humain, c’est la sagesse. Le plus beau cadeau que l’homme ait reçu,
c’est le savoir. Le plus utile penchant de l’homme est celui qui le pousse à la
quête du savoir.
Le savoir demande une peine, mais aussi il procure un
bonheur. C’est un plat délicieux auquel le genre humain doit goûter pour s’échapper
à l’animalité. Le savoir constitue la lumière qui doit toujours guider
l’existence humaine. Il constitue le chemin à emprunter, la voie à suivre, le
compagnon à ne pas quitter et l’ami dont on doit rester fidèle.
L’impérialisme passe par le savoir. Car le savoir
constitue un pouvoir, une force, une arme redoutable pour commander les autres.
L’homme a plus que jamais besoin du savoir dans un monde d’obscurantisme et de
fanatisme politico-religieux et idéologique. Dans ce bateau de la mondialisation
qui embarque toutes les nations vers une destination inconnue, le savoir
constitue une boussole pour espérer ne pas se perdre dans l’océan de
l’incertitude et de l’inconnu et pour se retrouver aux rives de la terre ferme
de l’espoir et du soleil continental.
Dans ce contexte actuel de perte de repères, la
connaissance constitue le soleil autour duquel doivent graviter toutes les
planètes du désir coupable, des penchants endiablés et des incertitudes
meurtrières. Alors, « Armez-vous de
science jusqu’aux dents » pour parler comme le pharaon noir Cheikh
Anta Diop dans cette guerre silencieuse sans merci qui opposent éclairés et
incultes des temps modernes et contemporains.
Ngor DIENG
Psychologue conseiller/Philosophe
Psychologue conseiller/Philosophe
ngordieng@gmail.com
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