DE L’ESPERANCE A LA DELIVRANCE

 

 

    L’espérance, la clé du bonheur ! On peut s’écrier ainsi. L’espérance fonde toute existence heureuse sur terre. Il ne peut pas y avoir de vie sans espoir. Une telle vie serait insupportable, à la limite même infernale. La garantie de l’existence humaine, ce sont les lueurs d’espoir que l’on perçoit à la limite de l’horizon. Cet espoir justifie nos efforts vers le meilleur, nos pas vers les ilots de l’incertitude dont toute vie est faite. A côté du désert des incertitudes, des vicissitudes de la vie, des inquiétudes et angoisses de l’existence se trouve de loin la forêt de l’espérance et de l’abondance, source d’une vie meilleure, apaisée et tranquille.

        En fait, c’est l’idée de l’espérance et son corollaire, le bonheur, qui constituent la délivrance pour l’homme inquiet devant un monde qui le surclasse. Ce monde est déjà toujours là et continuera encore d’être là. Il écrase les hommes chez qui la flamme de l’espoir s’est éteinte. L’espérance constitue une arme redoutable contre l’inquiétude que constitue la vie. C’est une arme faite de la foi en Dieu, de la confiance en soi et de l’effort. Elle prend sa source dans la foi à un avenir meilleur.

        En réalité l’espérance dont il s’agit ici, n’est pas passive. Elle est plutôt active. Elle se cultive par le travail, par l’enthousiasme et l’effort. C’est le moment de la foi et de l’espérance, de l’action courageuse et confiante dans le succès. C’est un espoir qui réalise la verticalité et l’horizontalité de l’existence humaine. Autrement dit, il prend en compte la relation de l’homme avec son Seigneur et celle de l’homme avec son prochain. La vie est une uni-dualité symbiotique pour paraphraser Martin Buber. L’espoir ouvre la porte de la délivrance et de la félicité des êtres humains. Il constitue un pont vers celles-ci.

        La délivrance est toujours salutaire. Elle arrive au moment où on en a le plus besoin. Elle constitue un secours divin devant des difficultés et obstacles de la vie. L’homme est un être faible devant la nature sauvage et vis-à-vis des vicissitudes de la vie. C’est un être inquiet et angoissé dont l’existence est toujours marquée par la traversée d’obstacles qui en font le sens.

        L’homme est un être spirituel. Il a une dimension religieuse qu’il doit toujours nourrir et cultiver en lui. Il est toujours dépendant de forces supérieures, d’un esprit transcendant. Son sens se trouve dans la culture de son jardin spirituel, d’autant plus que l’âme qui fait l’essence de l’homme est de nature immatérielle et spirituelle.

        Dieu est le Maître de la délivrance. Il en a l’exclusivité. Il en fait un présent à qui Il veut, parmi ses créatures. Il délivre ceux qui sont plus proches de Lui. Ceux-là sont ceux qui sont plus en phase avec eux-mêmes et avec leur Créateur. Ils comprennent mieux le sens de leur existence et voue une adoration exclusive au Créateur.

        En réalité, l’espoir se cultive mais la délivrance se mérite. C’est un cadeau du Ciel aux âmes préparées à le recevoir. Ce sont des âmes pures, innocentes et naïves de bonté et de lumière. Ce sont des âmes sensibles, des hommes de cœur et de miséricorde. La délivrance vient toujours du ciel étoilé, symbole de quiétude et d’espoir, de puissance et de lumière.

        Le gouffre est de l’ordre de l’homme et pas de Dieu. Ce dernier n’a pas créé l’homme pour seulement l’éprouver. Il veut bel et bien sa félicité et son bonheur. Seulement, il ne peut avoir cela sans effort et sans violence sur soi. Il faudrait une tension vers le meilleur.

        Dans la vie où tout est à acquérir, tout est aussi question de conquête, de déploiement et de constance dans l’accomplissement d’une œuvre titanesque où le seul bonheur justifie sans nul doute l’action de l’homme.

        Dans ce monde actuel où tout est chamboulé, où tout obéit aux critères du désordre, le recentrage sur soi, constitue un recours indispensable à la quête du bonheur. Le retour sur soi a toujours été un chemin vers la connaissance de soi, vers le règne de la paix intérieure. Ainsi, on entend le bruit inaudible de la nature et du sacré, la voix de la conscience, celle de l'intérieur de soi, l’appel de Dieu dans un langage symbolique dont le décryptage n’est pas donné à tous.

        La réussite de l’homme est dans l’effort. Son bonheur est dans l’espoir de la quête du bien. Sa félicité est dans une volonté divine faite de miséricorde aux âmes pures. L’espoir fait naître la lumière et fait dissiper l’obscurité. Il faut toujours espérer pour vivre heureux. La délivrance assure le bonheur de l’homme et son bien être moral et intellectuel. Ainsi se résume la vie des créatures qui doivent cheminer sur le chemin de la vérité, de la lumière et de l’espoir et non sur ce celui de l’égarement, des ténèbres et de la perdition ici-bas et dans l’au-delà.

 

Ngor Dieng

Propos sur le sens de la vie, EUE, 2017.

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