ISRAËL-PALESTINE : LE DUEL D’ANNIVERSAIRE


Le 15 mai 1948 naissait l’État d’Israël sous la houlette de l’ONU et par une déclaration de David Ben Gourion. Après la vielle, longue et tonitruante histoire du peuple juif, dont l’apothéose fut l’holocauste (volonté d’extermination des juifs) pendant la seconde guerre mondiale, le peuple israélite trouve enfin un territoire mais en terre palestinienne islamique et musulmane. Le peuple descendant de Moïse venait donc, peut-être, de trouver « la terre promise » dans ce Proche-Orient très mouvementé.

         15 mai 2008, tout simplement en ce mois de Mai 2008, les israélites fêtent les 60 ans de la création de l’État d’Israël. Après avoir subis beaucoup de coups durs, les voilà enfin accrédités d’un territoire. Mais cet anniversaire est particulier et se fête dans un contexte particulier. C’est véritablement un duel d’anniversaire, c’est-à-dire un anniversaire caractérisé par un contraste et un paradoxe.

         Cet anniversaire est heureux et/ou douloureux suivant le camp dans lequel on se situe. Pour Israël, on peut dire « joyeux anniversaire ». Car chez les juifs, c’est la fête, la commémoration d’un jour heureux, d’une victoire d’un peuple longtemps maltraité, d’un peuple qui se dit l’Élu de Dieu.

         Paradoxalement car tristement, de l’autre côté, celui de la Palestine, c’est la commémoration de la « Nakba » c’est-à-dire de ce que les palestiniens considèrent comme une catastrophe. Véritablement, la création de l’État juif en 1948 est une catastrophe puisqu’elle est émaillée d’agressions physique, morale qui foulent littéralement aux pieds la dignité humaine et musulmane des palestiniens. Israël s’est construit en perpétuant une série d’agressions et de massacres sur le peuple palestinien. Israël s’est fait en égrenant un chapelet de morts dans le camp palestinien.  

         D’après l’ambassadeur de la Palestine à Dakar, dès 1948, date de la création de l’État juif, 199 villages palestiniens ont été détruits et 15000 palestiniens tués. Et les chiffres avancés par son Excellence, qui, à l’occasion même à versé des larmes, parlent d’eux-mêmes et expriment la souffrance dans laquelle vivent nos frères et sœurs palestiniens. Replié dans la « grande prison » qu’est la bande de Gaza, le peuple palestinien a mal ; la Palestine a mal et l’image de l’Islam dans cette partie du monde va très mal.



         « Le malheur des uns fait le bonheur des autres » et vice versa. Le bonheur de l’État juif fait le malheur du pays de Yasser Arafat. La Palestine fête en ce mois de mai 2008, 60 ans de souffrances, d’agressions, de massacres et de tueries sous le regard complice de la communauté internationale et sous l’impuissance, la non implication et l’inefficacité de la Umma islamique.

         Israël attaque et agresse la Palestine parce qu’il est soutenu et encouragé par les puissances occidentales. L’illégalité du soutien du monde occidental à Israël doit justifier la légitimité du secours des États arabes islamiques, de la Umma islamique tout court, à la Palestine. Ceux qui ont assisté à la journée commémorative de la Nakba au Méridien Président ont vécu, à travers l’intervention de son Excellence monsieur l’Ambassadeur de la Palestine à Dakar, toute la douleur et la souffrance du peuple frère palestinien.

         D’après le professeur Malick Ndiaye, coordonnateur du Cercle des Intellectuels du Sénégal (CIS), « En Palestine, on a plus le temps de l’enfance ». Et un des panélistes, en l’occurrence Mahamadé Savadogo du Burkina martèle qu’ « être épouse et mère est une condition difficile et douloureuse en Palestine ». Par conséquent, tous les musulmans étant des frères d’après le Coran, la Umma islamique est placée devant ses responsabilités face à ce conflit israélo-palestinien dont la résolution l’interpelle directement. Cette responsabilité vis à vis de son frère musulman doit pousser tout musulman convaincu à s’interroger sur la crédibilité et l’efficacité de l’action de la Umma islamique.

         Le président de la république, maître Abdoulaye Wade ayant été porté à la présidence de l’OCI doit, avant la fin de son mandant, plaider pour la création d’un État palestinien indépendant et libre, aux frontières bien délimitées, où on pourra enfin vivre et être heureux en famille et en société.

         Toujours est-il qu’un jour, le peuple palestinien vaincra. Il se sentira bien dans son territoire et dans sa dignité musulmane. Car quelle que soit l’opacité de l’obscurité, la lumière persistera toujours à éclairer le monde. Vive la Palestine libre et délivrée de son agresseur !



Ngor Dieng
Philosophe/psychologue conseiller
ngordieng@gmail.com



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